Le 9 juin 2023, l’Université du Luxembourg et l’Association Nationale des Infirmières et Infirmiers du Luxembourg (ANIL) ont organisé une conférence sur l’importance de la culture des données dans le domaine des soins de santé avec la mise en lumière des travaux réalisés par Florence Nightingale, mathématicienne et infirmière pionnière reconnue mondialement pour ses travaux.
Réunissant plus de 80 personnes sur le campus de Belval, la conférence a tout d’abord débuté par une allocution de Pierre Mangers, CEO de Manghini Consulting, qui a eu l’idée pour la conférence, suivie par une allocution de Prof. Simone Niclou, Vice-rectrice recherche, qui a félicité cette initiative et remercié toutes les parties prenantes impliquées dans la création des nouveaux Bachelors en Sciences Infirmières à l’Université du Luxembourg.
Ann Kiefer, chercheure postdoctorale au Luxembourg Centre for Educational Testing (LUCET), a présenté l’incroyable parcours de Florence Nightingale qui, en tant qu’infirmière dans l’armée lors de la guerre de Crimée en 1853, a non seulement révolutionné les soins infirmiers mais également développé les statistiques à l’aide de représentations visuelles. Afin d’identifier les causes saisonnières de mortalité au sein de l’hôpital militaire, elle a su récolter les bonnes données, interpréter et choisir la bonne visualisation. En 1858, elle fut la première femme à être élue membre de la Royal Statistical Society, et devint par la suite membre honoraire de l’American Statistical Association. Ainsi, la statistique et les soins infirmiers ont toujours été étroitement liés.
Ensuite, Nadine Jacqmin, attachée à la Direction des soins et responsable de l’enseignement au Centre Hospitalier du Luxembourg (CHL), ainsi qu’Anne-Marie Hanff, présidente de l’ANIL, ont exposé l’intégration des résultats de la recherche dans la pratique, dans le cadre des interventions non médicamenteuses de lutte contre la douleur. Les deux infirmières scientifiques ont attiré l’attention du public sur l’importance de l’examen critique des études, la décision clinique de l’infirmière/l’infimier et de la contextualisation.
Christophe Ley, professeur de statistiques appliquées à l’Université du Luxembourg, a ensuite abordé les bases des statistiques d’une manière très ludique afin de bien comprendre les résultats de la recherche et l’importance des connaissances de base dans la lecture critique des chiffres et graphiques par les professionnels de santé. Il a par exemple expliqué la différence entre moyenne et médiane ainsi qu’entre corrélation et causalité.
Les nouveaux Bachelors spécialisés en Sciences Infirmières ont été présentés par Prof. Marie Friedel, co-directrice d’études de ces nouveaux programmes qui commenceront en septembre 2023 pour des professionnels déjà diplômés en soins infirmiers généraux et qui souhaitent se spécialiser en technique médical de chirurgie, anesthésie et réanimation, pédiatrie ou psychiatrie.
Une table ronde modérée par Annick Goerens, journaliste et présentatrice à RTL, a permis d’échanger sur l’apport de la culture des données dans les soins de santé. Le panel était composé de Gwenaëlle Le Coroller, Biostatisticienne au Luxembourg Institute of Health (LIH) ; Laurence Bernard, Professeure en sciences infirmières à l’Université du Luxembourg, Castor Aguilera, Directeur des Soins au sein de la Croix Rouge Luxembourg et Thierry Lentz, représentant du Cercle des Associations de Patients (CAPAT).
En parallèle de la conférence et afin de rendre visible les projets qui font progresser les soins de santé au Luxembourg, des posters ont été présentés, portant sur un projet professionnel ou une recherche en lien avec les soins de santé.
Un cocktail dinatoire a permis de finir agréablement la soirée dans un cadre convivial et informel.
L’évènement a reçu le soutien du projet “ERA Chair in Mathematical Statistics and Data Science – SanDAL” et du Gender committee de l’Université du Luxembourg.